critique de la ration pure
A quoi sert la critique de film ? C'est bien là la question. Le temps est révolu où un Jean-Louis Bory guidait le spectateur, lui faisait partager sa culture cinématographique, expliquait pourquoi il aimait un film, pourquoi il ne l'avait pas aimé. La démarche étant toujours intelligente et constructive. (toutes ses critiques sont d'ailleurs éditées dans la collection 10/18) C'était aussi la démarche de Michel Ciment dans "Positif" (auteur d'un remarquable livre sur John Boorman). Autre temps autres moeurs, nous "lisons" parfois d'un anus distrait dans quelques revues branchouilles et quotidiens pseudo-gauchisants (n'est-ce pas Libé...) les soit-disants critiques de tel ou tel film. Télérama et les Inrocks détenant le pompon en matière de branlette néo-intello boboiste. Vous me direz tous ces gens se lisent entre eux et ont leurs aficionados de l'onanisme sur papier glacé. Aujourd'hui à quelques exceptions près on gerbe, on chie, pire encore on insulte, on éructe sur un film ou au contraire on se vautre dans la louange aussi béate qu'inexpliquée. Il n'est alors pas question de cinéma, jamais ou si rarement. Il est bel et bien question d'onanisme religieux ou quelques adeptes inadaptés suivent "l'indication" le "choix" d'un crétin patenté qui volète de page en page et de cocktail en cockail dans les projos de presse. Plus copieux sera le cocktail, meilleure sera la critique. Cette attitude, je devrais dire cette affectation est tout à fait infâme et mériterait bien quelque châtiment. Vous me direz...montrer c'est s'exposer. Soit. Je ne dis pas qu'il faille aimer tous les films. La question n'est pas là, la louange étant souvent tout aussi idiote que le flinguage car inexpliquée. Celà est malhonnête, je sais le mot est désuet et risque de perdre son sens, désolé mais l'honnêteté intellectuelle a pour moi un sens qui va de pair avec l'honnêteté tout court. Il y a des baffes qui se perdent car à écrire sans risque on perd toute crédibilité et on en fait perdre au journal qui vous paie pour çà. Pire encore on méprise le lecteur. Tant pis ou tant mieux