Festival du film Espagnol et Latino Américain de Corse
- En octobre, la ville d'Ajaccio (qui ne possède que deux salles de cinéma sans programmation intéressante ou carrément débile) avait eu droit au festival du Film Italien. Novembre lui a offert un festival du Film Espagnol et Latino américain de grande qualité. Certes le public nombreux aurait souhaité davantage de comédies. La selection fut rigoureuse et très souvent magnifique.
Ainsi le film primé par le Jury "EL VIOLIN" de Francesco Vargas est un petit chef d'oeuvre de sobriété et d'esthétique. Le propos est fort et s'inscrit dans un cinéma de lutte. Quelque part en un lieu non défini en amérique Latine, un groupe de paysans s'oppose à une dictature militaire. Un violon contre des fusils ? La symbolique est forte l'esprit et l'art contre la brutalité d'un régime d'extrême-droite. On peut rêver et comme le dit le personnage principal à la fin "il n'y aura plus de musique."
Autre oeuvre forte qui aurait pu remporter le prix, ou plutôt qui a failli le remporter..."SALVADOR" de Manuel Huerga. Le film raconte l'itinéraire de Salvador Puig Antich jusqu'à son garrotage par la "justice" franquiste. Certes on peut regretter que l'engagement de Puig Antich ne soit pas réellement traité, on peut regretter aussi "l'art de la manipulation " usé par le réalisateur pour créer l'émotion. Tout comme on peut regretter l'absence d'une vraie réflexion politique sur la dictature franquiste. Il n'en demeure pas moins que le film de Huerga est un film très politique parce que populaire. Le réalisateur a en effet choisi une mise en scène à "effets" pour atteindre son but c'est à dire sensibiliser le plus grand nombre et non pas prêcher dans une chapelle cinéphilique déserte. En celà la démarche est intelligente. Il est en effet essentiel qu'un tel film puisse exister aujourd'hui.
Il convient par ailleurs de souligner l'interprétation tout à fait remarquable de Daniel Brühl (Goodbye Lénine). L'interprétation de ce jeune acteur donne une force incroyable au propos, tout comme celle de Leonardo Sbarraglia dans le rôle du geolier. Le film n'est toujours pas distribué en France et c'est bien dommage.