Giovanna Mezzogiorno, une fabuleuse actrice

Dans "La finestra di fronte" de Faranz Ozpetek, elle est une jeune mère de famille qui aspire à une autre vie. Giovanna Mezzogiorno, une actrice tout en finesse,  au jeu subtil et au regard d'émeraude. La voix est suave. Ce que dégage cette jeune actrice est d'abord une sensibilité extrême, son jeu est souvent intériorisé, point de grandiloquence, mais elle est là sur l'écran, elle existe pleinement au détour d'un regard, d'une légère inflexion de la voix. L'actrice prend toute sa dimension dans "la Bestia nel Cuore " de Cristina Comencini. Rôle difficile dans un film qui ne l'est pas moins puisqu'il traite entre autre des conséquence psychologiques de la pédophilie. Le film est un film dur, le sujet est "casse-gueule" au possible et le rôle de cette jeune femme traumatisée par les évènements de son enfance, est extrêmement difficile. Le jury du festival de Venise ne s'y est pas trompé en lui décernant le prix de la meilleure actrice. Certes la direction d'acteur de Cristina Comencini est sans faille et le scénario ne cède à aucune facilité (sauf peut-être une scène d'inondation qui est sans doute un peu trop "démonstrative"). Giovanna Mezzogiorno donne une interprétation nuancée, intelligente et bien sur sensible.

Il est dommage qu'une telle actrice ne soit véritablement connue qu'en Italie. Mais après tout puisque c'est aussi de l'Italie dont il est question : Rome ne s'est pas faite en un jour et Giovanna Mezzogiorno a le temps comme les raisins murissant pour donner le meilleur chianti.