Monica Bellucci, una rosa di sera...
Il est des femmes qui portent en elles toute un imagerie de rêves, de fantasmes, et de symboles. Monica Bellucci est là à l'écran telle une rose noire frémissant sur un drap de satin sous la brise d'une palette riche d'émotions. (ok je sais c'est too much...mais c'est mons style je n'y peux rien).
Bellucci pourrait être Circé, sorcière de celluloïd, Vénus de papier glacé d'un Olympe médiatique. Hécate ou Lilith, la lune noire.... Femme au parfum secret et unique née d'une mystérieuse alchimie de la nature..
Mais à mon avis tout ce tapage doit la faire sourire car il y a certes un mystère chez Monica, comme chez tout à chacun, sans plus. Et pourtant à une époque qui starifie n'importe quelle bécasse télévisée, Bellucci demeure la seule héritière des Stars d'une ère où ce mot n'était pas galvaudé. Il y a de l'Ava Gardner chez Monica, de la Loren et de la Silvana Mangano. Fabuleuses actrices. Monica Bellucci est la seule héritière d'une époque hélas révolue. Celle de Mangano dans « Riz Amer » celle de Anna Magnani dans « Mama Roma » oui, car Monica avant d'être un « mythe » est comme les actrices précitées une grande actrice.
« Malenà » un rôle magnifique ou son jeu sobre et intériorisé a donné au film de Tornatore un souffle et une dimension unique. Elle seule aurait pu jouer cela. Personnage ambigu, silencieux, manipulatrice et manipulée, bourreau involontaire et victime. Il faut la voir passer à travers les rues du village, silencieuse, le regard lointain, proie de désirs adolescents comme de vieillards. Altière, souffrant de ne pouvoir vivre pleinement. Il faut la voir hurler se débattant au milieu de mégères qui la tondent lors de la libération. On sait alors que des grands rôles sont faits pour elle. On se prend à rêver de ce qu'elle ferait dans un remake de « la Ciocciara » de De Sica, on se surprend à l'imaginer dans « la Loi » de Jules Dassin, on pense à un nouveau Pasolini refaisant « Mama Roma » avec elle, et on regrette que Scorcese n'en ai pas fait son Ava Gardner dans « Aviator » car elle seule était capable de tenir ce rôle. (Ma Scorcese porca miseria che hai fatto stupido !). Il lui faut de très grands rôles. Le cinéma actuel est trop petit pour elle !
Ave Monica quelli che ti amano ti salutano ...